Les prévisions de l’INSEE sont tombées début Octobre. Selon le rapport de l’institut, la croissance ne dépassera pas les 0.2%… Cette stagnation aura pour conséquence une explosion du taux de chômage qui dépassera les 10% d’ici fin 2012.
Dans ce contexte de croissance en berne, peut-on réellement se réjouir de la ratification du Traité Européen et de sa fameuse règle d’or ? D’un côté, on répond par l’affirmative : une gestion sérieuse et un déficit sous contrôle ne peuvent qu’être d’excellents choix pour retrouver l’indépendance financière d’une Nation. D’un autre côté, il faut être conscient que c’est justement en période de crise que l’Etat Providence doit jouer son rôle et apporter son soutien à l’activité économique via un accroissement de ses dépenses, donc du déficit.
Ainsi, dans la situation que vivent actuellement la France et au-delà l’Europe, une contraction brutale des dépenses de l’Etat couplée à une augmentation toute aussi brutale de la fiscalité pesant sur les ménages et les entreprises peut paraitre inappropriée. En effet, une analyse simple conduit aux conclusions suivantes :
- Une augmentation de la fiscalité sur les ménages va réduire la quantité de revenu disponible pour consommer. Ainsi, la demande intérieure va diminuer.
- La diminution de la demande intérieure n’est pas une fatalité en soit dans le cas où elle est compensée par une hausse de la demande en provenance du Reste du Monde (augmentation des exportations).
- Cependant, la hausse des charges (au sens large) pesant sur les sociétés limite leur compétitivité. Cela implique que la réduction de la demande intérieure ne sera pas compensée par une hausse de la demande étrangère en raison d’une compétitivité limitée (NB : une politique monétaire déflationniste aurait permis ce gain de compétitivité).
- Les entreprises, confrontées à une diminution de la demande réduisent leurs effectifs. Cela conduit à une hausse du chômage et de facto à une diminution de la demande.
- Ce double constat en amène un autre : un accroissement du déficit dû à une hausse des dépenses de l’Etat liées au coût du chômage et une réduction des recettes de la fiscalité directe (sur les revenus) et indirecte (sur la consommation).
Le tableau dépeint est loin d’être idyllique. Le Traité Européen laisse, cependant, une porte de sortie aux Etats dans la mesure où il prévoit une dérogation au principe de la Règle d’or en cas de crise économique… Dans ces conditions, quel choix effectuer ? Adopter vision « court termiste » en choisissant le couple « hausse de la fiscalité & diminution des dépenses d’Investissement de l’Etat » ou bien adopter une vision à long terme privilégiant une diminution généralisée de la fiscalité afin de relancer la demande intérieure (hausse du pouvoir d’achat des ménages) et la compétitivité de nos entreprises (qui bénéficieraient à la fois du soutien de la demande intérieure et d’opportunités au niveau extérieur). L’arbitrage est en cours ce lundi.